Sieste du dimanche et autres moments rincés

Bonne sieste, Gilles...Dans un désir d’investigation toujours plus poussé, Bravo Tonton a enquêté sur les petits moments de la vie les plus nazes de l’Histoire des moments de la vie, ceux dont on se passerait bien, ceux qui font chier rien qu’à l’idée ou, pire, ceux qu’on subit sans être prévenus. Petit florilège garni d’instants volés au roi des pauvres vieux en personne :

Se réveiller après une sieste

Oui effectivement, on ne déroge pas à la règle du titre qui a un sens. Avouez, ç’aurait été con de commencer par quelque chose qui n’a rien à voir. « Aujourd’hui on va apprendre à ouvrir des huîtres sans s’ouvrir la main en deux. » Bite. En l’occurrence, quoi de plus fané que de se réveiller après une petite sieste printanière ? Attention, ici il n’est pas question de Tonton André qui s’affale sur le sofa Gifi après avoir goulument achevé la troisième bouteille de Saint Émilion du repas, le tout en ronflant et en laissant dépasser ce charmant bout de gras qu’on aurait presque envie de taillader pour croquer dans de la barbaque goûtue. Non, je parle de la sieste nulle d’un lendemain de soirée qui, à défaut de vous avoir permis de pécho Delphine la petite stagiaire un peu trop jeune mais « ça passe » (bande de requins), vous a bel et bien empêché de passer une douce nuit nécessaire à un minimum de réactivité dans votre job de caissier Monoprix. Le signe qui trompe : la plaquette de beurre qui glisse sous votre poigne distraite et va se loger droit dans le pif de la mémé qui trépasse de jour en jour, et qui dilapide sa fortune dans la pâtée de Norbert, son caniche décérébré. Bref, cette sieste qui n’en est pas vraiment une car vous aviez au préalable saisi le Télé 7 Jours négligemment posé sur la table basse, pour feuilleter l’interview de l’actrice américaine trop bonne qui lance une série de merde sur TF6, se transforme rapidement en cauchemar de somnolence confuse. Même pas le temps d’installer son petit confort pour un sommeil sympa, vous vous endormez avec le bras sur la gueule, pompes et jean inclus – sérieusement quoi de plus affreux que de dormir en jean ? La substantifique nullité d’une telle sieste improvisée, réside essentiellement dans son manque total de préparation. Cela induit que vous allez vous réveiller la gueule enfarinée, incapable de dépasser les 2 de tension artérielle, et que vos fringues vont coller comme après un marathon. C’est comme si ce bâtard de corps humain produisait une saloperie chelou pendant le sommeil, qui vous colle à la peau et vous rend automatiquement dégueulasse passée la première demi-heure de ronflement intense.

Se lancer dans la commande au fast-food

Instant nul par excellence, il induit plusieurs points pétés de votre train de vie de smicard. D’une, vous vous sentez gros lard, et il suffit que Delphine ait décidé d’aller chercher à bouffer en même temps que vous, pour que vous fassiez semblant d’acheter une salade tantouzifiante à souhait. Une fois le subterfuge installé, vous savez qu’elle vous prend pour un mec équilibré et zouh ! direction le McDo pour faire péter le Golden Menu. Le moment fatidique est là : tickets-resto à la main, vous avancez fébrilement vers une personne dont le train de vie est sûrement pire que le vôtre – et ça, mine de rien, ça fait réfléchir. Elle vous jète un regard glaçant, top départ : le bégaiement est inévitable. Tu es capable de lui sortir le seul menu qui n’existe dans aucun fast-food sur Terre, mais puisque t’es con et socialement handicapé, tu lui sors « Un Big Mac sans steak, c’est possible ? » Cette question rhétorique de débile mental induit que tu te fous forcément de sa gueule, et elle, elle est là pour le rendement. L’échange n’en devient que plus tendu. Tu transpires mais tu es calme, et comme t’es con jusqu’au bout tu poses les tickets sur le plateau, lui-même humidifié par un maladroit qui avait décidé d’asperger ses frites avec un peu d’Ice Tea. La serveuse te regarde avec mépris, il est temps de fermer sa gueule et d’attendre une commande dont tu n’as même plus envie et que t’as payée 10 putain de balles. Allez dégage.

Le McDo est stressé

Le pet contenu

Très honnêtement, Bravo Tonton s’exonère de toute anecdote contenant des pets gras et dégoûtants. Autant on veut bien vous parler de zizis, de caca, de putes et de drogue, autant les flatulences, c’est proscrit. Mais dans un désir unanime d’investigation, la rédaction a décidé de rendre aussi vrais que possible les témoignages des fervents défenseurs du toz, cette réaction organique qu’ils chérissent mais qui leur a pourtant causé quelques ennuis d’ordre social. Car oui, péter relèverait avant tout d’un plaisir solitaire bien spécifique, couplé à une franche partie de rigolade quand il s’agit de faire entendre son art aux copains. Malgré tout, le prout fourbe existe aussi. Allez quoi, ça vous est jamais arrivé ? Ventre légèrement ballonné, vous rigolez comme une baleine pendant la digestion et la PAF ! sans aucune prérogative, un bruit sec sort de nulle part. La question qui vous taraude immédiatement : qui a entendu ? Dans l’excitation, tout le monde foutait un bordel monstre, mais vous voilà aussi suspicieux qu’un Français un peu trop patriote dans les années 40. Reste l’inconnue de taille : l’odeur…

Le sprint du métro

LE truc chiant par excellence. C’est clair, personne n’aime courir après le métro. C’est d’autant plus exaspérant quand un espèce de nabot sans allure, le sac Qechua porté devant (pour éviter les voleurs, malin) court comme un dératé au son de la fermeture des portes. Le con sait que c’est déjà trop tard, mais il le fait quand même ; sûrement parce qu’il est con, oui. En attendant, nous autres personnes normales, ça nous arrive aussi. Non pas le matin où courir ne sert à rien puisqu’il y a des rames assez régulièrement. Plutôt le soir, lorsque modestement pété tu te diriges nonchalamment vers ta station préférée pour te pieuter allègrement, ton seul désir véritable à ce moment précis. Seulement voilà, passer 22h la RATP décide qu’il n’y a guère que quelques connards dans ton genre pour prendre le métro, et que vu ton état, tu peux bien patienter quelques (longues) minutes entre le SDF qui se pisse dessus en ronflant et le distributeur dont la dernière utilisation remonte à novembre 2006 – quand c’était marrant de payer son Kinder Bueno 2 balles dans un endroit complètement insalubre. Te voilà, blaireau ultime d’une fin de soirée minable où ta patience sera mise à rude épreuve dans un environnement ô combien hostile. Vite, mon lit.

Arriver dans une discussion

Et constater avec pitié que t’as rien à y faire. Lentement, le piège se referme : si tu te casses, tu avoues n’avoir rien à dire et être quelqu’un de parfaitement inintéressant. Si tu restes, tu prends le risque de devenir le meuble Ikea préféré des deux autres personnes, qui n’hésiteront pas à s’accouder sur toi, voire même à accrocher leurs vestes sur ta tête – non on déconne. Quand même.

Le coiffeur

Quoique vous demandiez, quel que soit le résultat final, que vous souhaitiez passer de la touffe de Robert Plant au brushing christique de Jared Leto, l’entre-deux est toujours gênant. C’est aux yeux de tous qu’une petite pouffe mettra une belle raie au milieu de vos cheveux humides, tout en vous demandant de rester droit comme un lampadaire pendant qu’elle essaye d’arranger le désastre capillaire de vos deux ans de résignation. Cerise sur le chapeau : le résultat fait tiep, vous ressemblez à peu près à ça (on parle bien entendu des poils, pas du reste) :

BOUM merci Brice (le coiffeur)

Sortir de la douche en hiver

Parce que nique sa mère le blizzard de ta sale de bain.

Cette liste non exhaustive est vouée à évoluer : aidez Bravo Tonton, n’hésitez pas à nous transmettre ce que vous estimez être des moments nuls. Promis, on dit pas ça pour faire de la com participative de bas étage, et on lira toutes vos propositions… Allez, salut Gilles.