Fromage de chèvre : le bilan

chevreQu’on se le dise : malgré la neutralité du travail de Bravo Tonton, cette étouffante investigation a esquinté une bonne douzaine de nos soldats.

Nous souhaitons saluer le courage et la dignité de nos équipes du sud de la Loire. Un témoignage  de Charles Vacherin, capitaine de l’Arsenal Cobra.

« Les conclusions sont sans appels : la présence du fromage de chèvre en 2014 est fantaisiste. Levons une imposture vielle comme Érode. Certains œuvrent afin de nous faire pressentir que ce fromage peut siéger sur nos plateaux en toute trivialité. « Égaux en droits » disait notre chère Constitution… La mascarade ne prend plus dès la venue du couteau « à chèvre » dévoué uniquement au fromage du même nom. Ce premier indice aurait du nous mettre la puce à l’oreille…

Une fois le doigt pris dans cette enfilade, la situation devient inévitablement absurde. On étale une portion de ce fromage extrêmement ordinaire sur une innocente pièce de pain de tradition ou de baguette pour les moins fortunés. À l’approche de la tartine piégée vers le museau, la senteur corrompue nous berne une première fois. [Astuce Tonton : toujours se fier à la première impression. On juge évidement un livre à sa couverture, et l’habit fait, par définition, le moine.]

C’est l’instinct qui nous fait défaut depuis que nous nous sommes affranchis du sonar naturel fort utile autrefois en jungle : le flair. Très loin de l’authentique camembert ou du chaleureux Saint-Nectaire, la fragrance semble faisandée.

Ouvrons une parenthèse pour rappeler que certains amphibiens de type grenouillesque arborent naturellement des couleurs farfelues afin de nous signaler la présence toxique de leur poison… Je pense qu’il en va de même avec les animaux qui disposent nativement d’un fumet un peu trop cuivré. Dès la mise en bouche, le constat prévisible est foudroyant. La langue devient raide, le palais flageolant, le regard brisé, la corrosion est générale. Je vois tomber mes hommes un à un : le carnage est effectif… »

Un long silence s’en suit et un début de chagrin se lit sur le visage de Charles. Afin d’éviter l’irrévérence, nous choisissons de clore cet entretien en laissant au capitaine un moment de recueillement afin qu’il puisse sangloter comme une vulgaire louloutte. Juste pour ça on a envie de dire Bravo Tonton.