Le cochon d’Inde : vie et mœurs du roi des animaux

Le destin unique d’un porc qui n’en était pas vraiment un.

Né d’une mère portugaise et d’un père violent (du pays de Viole), le cochon d’Inde a connu une enfance heureuse, rapidement tiraillé entre ses envies d’ailleurs et l’amour incontestable qu’il vouait aux baignades au cœur de sa lagune. Un beau matin, sa truffe l’induit en erreur et, ne souhaitant pas confondre vitesse et précipitation, il se dirigea vers la cuisine où ses parents avaient l’habitude de se rendre, le cœur lourd et le balluchon sur l’épaule, pour leur annoncer son départ irrévocable pour l’Asie occidentale – ou l’Europe orientale, cette étape reste encore aujourd’hui floue. Rempli d’espoir, ses petites pattes le portèrent jusqu’au portique jaune, peint ainsi en l’honneur du mouvement LGBT, cause qui lui tenait à cœur. Ils les reverraient ses parents, aucun doute là-dessus. Mais il devait partir.

La balade se transforma en voyage transcendantal exceptionnel : tantôt amoureux d’un loir rencontré dans le Loir-et-Cher (inutile de décrire sa déception lorsqu’il ne put rencontrer cette dernière), tantôt accroc à l’opium en voyageant sur la Route de la Soie, le cochon d’Inde ne s’est jamais dégonflé. En témoignent ses yeux ronds et exorbités, signe d’une prise de drogue aujourd’hui définitivement ancrée dans le patrimoine génétique.

Le cochon d'Inde, sa vie son histoire

Pépouze©

Arrivé aux portes de l’Inde, celui que l’on surnommait déjà « le grand Cochon d’Inde » ne parvint pourtant pas à traverser la cordillère des Andes. Vautours, ventre qui racle le sol… Trop de contraintes le résignèrent. Dépassé, subjugué, il se devait d’extirper cette poésie vitale qui coulait dans ses veines. Il écrit alors une chanson, clé-de-voûte du plus grand combat de sa vie :

Ironiquement titrée « hamster song », cette chanson intemporelle alimente la confusion que les hommes font entre hamster et cochon d’Inde. Ce dernier est à part, il a souhaité aller au-delà de sa condition de rongeur pour dépasser ses limites. Il s’est fait un nom en traversant le monde, en rencontrant des gens qui lui ont appris qu’être cochon ne veut pas nécessairement dire être rose avec une queue en tire-bouchon et un PUTAIN DE GROIN. Non. Être cochon, c’est une philosophie, que tout un chacun peut atteindre avec un tant soit peu de volonté et d’abnégation. Le hamster, lui, n’est qu’une souris un peu assoupie, la queue coupée, qui s’est acoutumée à la vie nocturne juste pour faire chier les humains qui la dominent, eux qui vivent le jour pour leur faire gober des saloperies dans les bas-joues. Monde de merde.

Un parcours parfaitement exemplaire, à saluer d’un Bravo Tonton en bonne et due forme.