Les Musclés : hipsters et homophiles
À l’instar de nos colocataires moustachus et gaulois affublés d’un petite chien (je vous laisse perdre votre enfance un instant… puis un deuxième si vous repensez à ce cher Tintin…), Framboisier, Minet, Éric, Rémy et René (alias Les Musclés) sont cinq musiciens célibataires endurcis, partageant le même appartement…
Même si l’aspect sodomite est déjà bien présent dans nos esprits, nous remarquons que Les Musclés étaient également des hipsters d’avant-garde.
Le hipster (comprenez « branchouille ») adopte le mode de vie du musicien : la manière de se vêtir, l’attitude détendue, l’humour, la pauvreté de rigueur et l’usage de drogues.
L’évidence est on ne peut plus cristalline, les preuves sont partout.
Sans s’attarder sur les prénoms qui confirment avec clarté le titre de cet article, nos Musclés disposent du pedigree musical farfelu : accordéon, saxophone et chanteur yodel. Les accoutrements sont loufoques et déroutants, chemises à fleurs, t-shirts bariolés et vestes hautement fluos… Plus tard, ils arboreront fièrement des costumes de marins pendant la croisière foll’amour.
On remarque que pour des chômeurs certifiés, l’ambiance est plutôt détendue. L’humour est présent également car les situations grotesques et cocasses ne manquent pas d’être ponctuées par les rires extravagants du public contrefait.
La misère est assidue puisque l’intrigue se déroule majoritairement dans le salon et la cuisine des Musclés : pas question de dépenser le moindre sou pour un brunch un peu snob ou une expo faussement ostentatoire.
La prise de drogue est réelle bien qu’implicite puisque ils hébergent en secret une extra-terrestre autrichienne absolument érotisante qu’ils ne coïteront jamais.
Elle sera rejoint plus tard par sa soeur Estrella, génétiquement effective, mais qui subira, impuissante également, le même authentique walou.
Certains fans hardis nous diront que Minet est fiancé à l’hystérique Valériane, mais la réalité est implacable : elle préfère la compagnie de Tonio, le mécano muet en salle des machines qui lui apprend la mécanique.
Sur cette note tambourinante, nous saluerons d’un Bravo Tontons conjugué au pluriel, ces cinq gaillards on ne peut plus d’actualité.