La moto, deux roues = deux couilles

La moto, 2 roues = 2 couilles

Vous êtes plutôt à gauche ou plutôt à droite ?

Ou comment moins (de roues) fait plus (de burnes).

De tout temps, chevaucher une bécane est un signe ostentatoire de masculinité exacerbée – la coolitude ultime résidant dans le fait que l’espace réduit accordé à votre entrejambe s’accorde mal avec le volume du paquet, lui-même proportionnel à la cylindrée de l’engin.

Le constat est simple, l’image aussi limpide que les reflets de vos Ray-Ban voyant défiler la route à toute berzingue : est-il plus stylé d’enfourcher la Harley de gros papa avec perfecto, longue barbe de cowboy et (éventuellement) petit bandana pour affirmer le côté redneck du projet, ou faire « bip-bip »avec la fermeture centralisée de la Ford Escort, ouvrant mollement la porte avant de s’engoncer dans un habitacle à caractère ordinaire, et faire rugir le peureux 3 cylindres de 75 chevaux dont tout le monde se branlera ?

Car de bruit, plus que d’allure, il est très certainement question : toutes lopetteries mises à part (scooters de chefs de rayon Darty, fausses motos de moins de 200cm3 réservées aux vendeurs de shit, etc.), seul un deux roues peut vous secouer aussi bien les bretelles que les oreilles, du cerveau au scrotum en passant par le coeur. Démarrer une caisse c’est tourner une clé et attendre que « le moteur chauffe » (sic). Démarrer une bécane c’est ouvrir les valves (d’essence), mettre un coup de kick quand c’est nécessaire, et laisser respirer un moteur tremblant dans son fébrile mais solide cadre. C’est vivant, c’est beau, et la seule chose qu’on veut, c’est qu’il nous parle ce moteur. On saisit la poignée, on la tourne un coup, et là ça cause. Appuie sur la pédale (tout est dit) d’accélérateur de ta Citroën ZX au point mort, t’as l’air d’un débile fan de tuning sans le sou.

On n’évoque même pas le respect éternel accordé aux Chevaliers de la Route : une moto lancée plein gaz en rase campagne fait fermer sa gueule à n’importe quel automobiliste un peu trop téméraire ; car en plus du vent qu’il se prend, il constate l’allure impeccable de celui qui rase le bitume sans autre protection qu’un casque Momo Design et un jean épousant parfaitement l’immensité approuvée de la Chose (avec un grand C) qui pend sous son bas-ventre.

La rédaction est formelle : en apercevant ces deux cercles lancés à toute vitesse ne faisant qu’un, difficile de ne pas discerner le symbole d’une pertinence rare de la virilité à l’ancienne, celle qui prone le goût du risque et du steak saignant, de la liberté de suer du SIF parce qu’on l’a décidé, et pas parce qu’on subit les bouchons sur « l’autoroute des vacances » (re-sic) coincé dans l’Opel Zaffira qui caractérise parfaitement un choix de vie rangé, et par extension nul à chier.

A tous nos motards : Bravo Tonton.

Une dédicace bien sentie aux femelles qui osent enfourcher la bête, le pétard en parfaite adéquation avec le pot d’échappement, régalant les vrais hommes d’une juste compensation visuelle, et prouvant qu’elles aussi, elles en ont dans le slip.