Ne plus passer pour une pantoufle au resto
Il est midi et c’est l’heure de déjeuner entre collègues. On se rend dans une brasserie absolument pétée puisqu’on travaille sur Paris.
Au vu des prix pratiqués #lacouillonade, on n’a pas spécialement faim, et j’ai envie de dire qu’on s’en bat un peu les couilles puisqu’aujourd’hui c’est la boîte qui rince. On range directement les souffreteux tickets resto #gregorylemarchal et on va commander la grosse viande à tonton qui va pimper notre jauge de gaillardise auprès de nos collaboratrices qui s’autoriseront uniquement la soupe de fiotte et l’austère poisson blanc #lesmagazinesdeconnasses.
Nous voilà face au menu, et comme on n’est pas tous les descendants légendaires d’une longue lignée de maîtres-bouchers, on est franchement IN-FOUT-TU de situer la mangeaille sur le foutu yack.
Astuce tonton numéro 1 : on va se fier au taux de couillance des noms de la barbaque. On déduit rapidement que la bavette ça fait tapette, et que le gigot c’est rigolo #lavachequirit. On se rabat alors sur les valeurs sûres.
Engloutie quotidiennement par nos routiers un peu trapus, l’entrecôte de cow-boy pose bien son nom.
Arrive le serveur. Par galanterie, on laissera le soin à nos compagnes d’annoncer en premier leur commande les plus farfelues #lelieujaune #lerisotto. Repérez bien le sourire du serveur qui croira déceler une tablée de tantouzes #lepourboire.
Marquez une courte pause car tout va se jouer maintenant. Les yeux dans son calepin, attendez le moment de faiblesse.
Il finit de prendre en note la fondue de poireaux, relève ses petits yeux de perdreaux et BAAAAAM! On ouvre le feu avec la première taloche : on annonce le Pavé de Rumsteck.
Dans la salle, le silence est désormais obtenu, les clients ont clairement toute votre attention. Complètement empoté, le serveur transpire beaucoup. Il range immédiatement le sourire de clown dans son sac-à-main.
Sonné d’avoir reçu le premier soufflet, il joue sa carte la plus fielleuse :
« Quelle cuisson ? »
Attention ! On ne baisse surtout pas la garde car cette riposte anodine est en réalité une châtaigne des plus fourbes qui fera sombrer une bonne moitié d’entre vous : les plus jeunes, bien trop habitués à ronger la viande un peu trop roussie de tonton Donald.
Astuce numéro 2 : bien cuit, à point, certains me diront « rosé ». Abandonnez sur-le-champs ces pédaleries inutiles qui vous ridiculisent au quotidien.
On se rassemble et on flanque LA fessée : « Ce sera saignant mon con. »
Les iPhone commencent à tweeter la scène de guerre. L’uppercut est efficace puisque notre serveur, éparpillé sur le sol, ne tient plus sur ses quilles, la silhouette est tranchée, il est complètement groggy.
Dans un dernier élan d’espoir, le serveur tentera de vous baltringuer comme une vulgaire louloutte en bredouillant : « la sauce au poivre… » Maintenez le regard en silence pendant quelques instants, et c’est un client #3tablesplusloin qui, par respect, vous apportera la moutarde.
Le round est complètement plié.
Le serveur abandonne son tablier et rentre chez lui en se faisant porter pâle.
Dans 90% des cas, vous remportez le match par K.O, et vous pouvez empaler de la stagiaire toute l’après-midi. Juste pour ça, on a envie de dire : Bravo Tonton.